mardi 26 juillet 2016

La rubrique cinéma #2 - Le Tableau


Je vous retrouve aujourd'hui pour vous parler d'un superbe dessin animé : 

Le Tableau de Jean-François Laguionie, sorti en 2011.

 

Synopsis : Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, voilà ce qu'un Peintre, pour des raisons mystérieuses, a laissé inachevé. Dans ce tableau vivent trois sortes de personnages : les Toupins entièrement terminés, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs ou détails, et les Reufs qui ne sont autres que les esquisses. S'estimant supérieurs, les Toupins prennent le pouvoir, chassent les Pafinis du château et asservissent les Reufs. Persuadés que seul le Peintre peut ramener l'harmonie en finissant le tableau, Ramo, Lola et Plume décident de partir à sa recherche. 

Attention, le texte qui suit contient des spoilers

- Le Tableau est sorti en 2011, je n'en ai cependant jamais entendu parler, pourtant c'est pas faute de guetter les sorties ciné. Bon, c'est vrai que j'habite dans une petite ville où les deux cinémas privilégient beaucoup de blockbusters, du coup pas mal de bons films passent à la trappe *tristesse*. Je suis tombée dessus tout à fait par hasard en visionnant une vidéo YouTube de Docteur Pralinus sur les héroïnes de dessins animés, je l'ai regardé dans la foulée, et j'ai adoré. Le film se déroule donc dans un tableau (sans blague), plutôt dans plusieurs, où un chouette trio de personnages évolue : Ramo, un Toupin, Lola, une Pafini et Plume, un Reuf. Lola, l'héroïne du film, courageuse et intrépide, va guider ses compagnons dans leurs aventures pour retrouver le peintre, animée par une curiosité sans limites. J'ai trouvé le scénario très inventif et original, nous faisant voyager de façon poétique d'un tableau à un autre. Nos trois héros seront amenés à faire de belles rencontre, notamment l'une des muses et un auto-portrait du peintre lui-même qui leur viendront en aide.


- La Tableau aborde plusieurs thèmes bien mis en évidence dès le départ, plus actuels que jamais.  Celui de la différence est amené grâce aux trois catégories de personnages. En effet, les Toupins arrogants en tout point, prennent le pouvoir et rejettent complètement les Pafinis et les Reufs parce qu'ils ne sont pas comme eux, parce qu'ils sont différents (l'esclavagisme apparaît brièvement lui aussi à un certain moment du film). Malgré cette agitation, la poésie et l'onirisme sont omniprésents, on aurait presque envie de sauter dans l'un des tableaux pour les y rejoindre. J'ai essayé, ça n'a pas marché.


J'en arrive maintenant au travail sur le film en lui-même. Le Tableau me parle énormément au niveau de toutes ses références picturales (ou hommages plutôt). On voyage avec plaisir de Cézanne à Picasso en passant par Matisse et Modigliani, voire même Van Gogh. Le tout dans une belle harmonie. Les Reufs rappellent les dessins de Giacometti, célèbre sculpteur et dessinateur italien. Ce dessin animé est une ode à la peinture et surtout à la création artistique. On en prend plein les yeux dès le départ avec le tableau initiale et ses douces couleurs, on poursuit à travers un tableau représentant Venise et son carnaval aux couleurs flamboyantes et son ambiance festive. Les décors sont superbes, notamment la forêt aux immenses fleurs, et l'animation rappelle parfois celle de Paul Grimault (Le Roi et l'Oiseau). Pas très étonnant quand on sait que Jean-François Laguionie était l'un de ses amis proches.



Le petit plus du film : Je n'ai pas encore eu l'occasion de le dire, mais "Le Tableau" mélange aussi les prises de vues réelles. Les personnages sautent de leurs tableaux pour voyager et atterrissent dans l'atelier du peintre avec ses peintures et son matériel ... mais je n'en dirait pas plus, je vous laisse une part de surprise.

Pour résumer, Le Tableau est une petite pépite à tous les niveaux, à voir et à revoir sans modération. Abordant des sujets pour petits et grands, le tout dans une ambiance colorée et onirique.


Passez une belle journée, et à bientôt !


vendredi 22 juillet 2016

Des p'tits croquis #4



Je suis partie un peu en vadrouille ces derniers temps, et je ne sors jamais sans mon cher carnet de croquis. J'aime mettre sur papier les beaux paysages qui s'offrent à moi. Puis les croquis sont des souvenirs encore plus puissants que les photos, en les regardant on se souvient précisément où on était, avec qui, l'ambiance et même le temps. 



Forêt d'Aubarède




Aragon (Espagne)



Aragon (Espagne)





Garlin (Pyrénées Atlantiques) - Le dernier sujet à vue exposé cours.



Jardin Massey - Forêt d'Aubarède



J'essaie d'en faire régulièrement, mais selon les circonstances ce n'est pas toujours évident.
Je vous laisse avec la bande son de "Le Voyage de Chihiro". Belle journée ♫

mardi 19 juillet 2016

La rubrique cinéma #1 - Tokyo Godfathers


Je suis une très grande fan de cinéma depuis très longtemps. Mes parents m'ont tout de suite plongée dans la marmite et depuis, je n'en suis jamais sortie. En grandissant je me suis faite ma propre cinémathèque en me nourrissant de tous les genres. Je voue un culte à Charlie Chaplin, Alfred Hitchcock, Billy Wilder, Jacques Tati et bien d'autres encore beaucoup trop nombreux. Toutefois, j'ai un faible pour les films d'animations. Petite je les trouvais magiques, j'avais des étoiles pleins les yeux lorsque j'en regardais (en vrai ça n'a pas vraaaaiment changé, mais bon). Le premier que j'ai découvert fut Alice au pays des merveilles de Walt Disney, et j'en suis tout de suite tombée amoureuse. Je ne sais pas combien de fois j'ai demandé à mes parents de me passer et repasser la cassette, avec celle de Peter Pan et Cendrillon. Puis en grandissant, j'ai pu découvrir d'autres dessins animés que j'ai adoré comme Spirit (Dreamworks), Brisby et le Secret de Nimh (Don Bluth), Wallace et Gromit (Aardman) ... Et puis un jour j'ai visionné Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki. Autant vous dire que c'en été fini. J'ai enchaîné tous les films du Studio Ghibli qui sont tous très beaux. Au fil des années j'ai fait de nombreuses découvertes plus jolies les unes que les autres, et je voudrais vous les partager. Beaucoup trop de films d'animations restent dans l'ombre alors qu'ils sont sublimes. Je parlerai donc de tout, des plus connus comme des moins connus.


Je démarre cette rubrique avec le fabuleux film "Tokyo Godfathers" de Satoshi Kon (à qui nous devons le tout aussi bon film Paprika) sorti en 2003.


Synopsis : Gin, un homme ruiné, Hana, une femme transgenre versant volontiers dans le sentimental et Miyuki, une adolescente fugueuse, vivent dans la rue. Un soir de Noël à Tokyo, ils découvrent un bébé abandonné au millieu d'un tas d'immondices et une clé de consigne de gare. Ils décident alors de retrouver la mère de l'enfant, qu'ils nomment Kiyoko "enfant pur" en attendant. Commence pour eux une formidable aventure qui, par un incroyable concours de circonstances, les confrontera à leurs passés respectifs. 

Attention, le texte qui suit contient des spoilers.

- J'ai découvert Tokyo Godfathers lors de ma première année de prépa, la jaquette du coffret dvd me faisait de l'oeil depuis plusieurs mois, alors j'ai demandé l'autorisation de pouvoir le visionner chez moi. Je n'ai pas été déçue. Je l'ai regardé deux fois dans la même journée tellement ce film m'a fasciné dès les premières images. Les trois protagonistes Hana, Gin et Miyuki ont des personnalités intéressantes et leur propre caractère bien trempé. Ils enchaînent les disputes et les catastrophes ensemble, ce qui fait tout leur charme. Ils évoluent tous trois au long du films car confrontés chacun de leur côté à ce pourquoi ils se sont retrouvés sans-abris. Le scénario est original et très riche en rebondissements, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Durant cette course effrénée, le trio va être amené à rencontrer d'autres personnages plus ou moins hauts en couleurs mais tout aussi intéressants.


- Satoshi Kon aborde avec ce film plusieurs thèmes dont celui de la religion (le fait qu'un dieu veille sur nous et nous protège), ainsi qu'un autre dont on n'a pas l'habitude de voir apparaître dans un film d'animation, celui des sans-abris. Je trouve qu'il s'en sort parfaitement bien, sans trop en faire, ni pas assez. Il est abordé d'une manière peu commune, amenée par des personnages eux-même peu communs. En aucun cas on ne tombe dans la caricature, et je trouve ça plaisant. Quelques passages sont très poignants et nous font rester en haleine un certain temps. Le tout ponctué de pointes d'humour sympathiques et de moments tristes voire violents. Tout au long du film, Hana nous fera également partager quelques haïkus bien placés.


- Le boulot de la ville de Tokyo est époustouflant de réalisme, je crois bien n'avoir jamais vu un film aussi pertinent à ce point sur une ville. Parce que bien sûr, après avoir vu le film je me suis amusée à chercher les endroits qu'on voit apparaître tout au long du film. Une grosse partie se déroule pendant la nuit, et le travail de celle-ci à travers le tumulte de la ville est remarquable. Lors du premier visionnage j'ai découvert les personnages et leurs histoires, au second visionnage je me suis focalisée sur les décors et les détails y sont vraiment très impressionnants. Nous sommes dans un dessin animé japonais, et concernant les personnages on y retrouve bien entendu beaucoup du manga, dans les expressions notamment.


Tokyo Godfathers est donc un excellent film. Je le recommande les yeux fermés, cependant pas au jeune publique. Malgré sa touchante histoire, le film est sombre, parfois triste et violent, mais il n'en reste pas moins très beau. Il ravira vos yeux, et sans aucun doute vos coeurs.

Je vous laisse avec la très chouette bande son du film.
En vous souhaitant une belle journée, je vous dis à bientôt.