vendredi 5 août 2016

La rubrique ciné #3 : Le Chant de la Mer


Aujourd'hui je vous embarque en Irlande avec le merveilleux dessin animé :
Le Chant de la Mer de Tomm Moore (à qui nous devons "Brendan et le Secret de Kells"), sorti en 2014.



Synopsis : Ben et Maïna vivent avec leur père tout en haut d'une petite île avec un phare. Pour les protéger des dangers de la mer, leur grand-mère emmène les enfants vivre à la ville. Ben découvre alors que sa petite soeur est une Selkie, une fée de la mer dont le chant peut délivrer les êtres magiques du sort que leur a jeté la Sorcière aux hiboux. Au cours d'un fantastique voyage, Ben et Maïna vont devoir affronter peurs et dangers, et combattre la sorcière pour aider les êtres magiques à retrouver leur pouvoir.

Attention, le texte qui suit contient des spoilers

- A mon grand désespoir, j'ai raté Le Chant de la Mer lors de sa sortie en salle, il faut dire qu'il n'est pas resté bien longtemps du côté de chez moi. Je l'ai donc découvert sur Canal Sat' où il était disponible à la demande. Je suis tombée amoureuse de ce dessin animé. Empreint d'une immense poésie et de merveilleux, Le Chant de la Mer est un bijou d'animation, on se laisse embarquer avec plaisir en compagnie de Ben et Maïna à travers le monde du Petit Peuple. Le Chant de la Mer est un dessin animé franco-irlandais (coproduit par cinq pays d'Europe ; l'Irlande, la France, le Danemark, la Belgique et le Luxembourg) qui raconte la légende de la Selkie. Mais d'abord, qu'est ce qu'une Selkie ? C'est une créature magique du folklore irlandais et écossais (dans les Shetlands), elle est habillée d'un manteau en peau de phoque qui lui permet de se changer en cet animal lorsqu'elle plonge dans la mer. Dotée d'une voix mélodieuse, elle chante et danse sous la lune, et protège les océans. L'histoire se déroule donc en Irlande, où vivent Ben et Maïna, ainsi que leur père. La petite Maïna est muette depuis sa naissance et ne dit pas un mot du film, sauf à la fin, une sorte de petite Ariel inversée. La petite héroïne est donc une selkie, tout comme sa mère, malheureusement le Petit Peuple court un grand danger et si la selkie ne chante pas sa chanson vêtue de son manteau, toutes les créatures magiques seront amenées à disparaître. Le sort de ces créatures dépend de nos deux héros, qui doivent à tout prix retrouver le manteau de Maïna. Dès le début nous plongeons dans le folklore irlandais à travers des personnages légendaires tels que le grand Mac Lir, les Sidhs (habitants du Petit Peuple), Macha (Cousine éloignée de cette chère Yubaba dans "Le Voyage de Chihiro) devenue la sorcière aux hiboux et bien d'autres encore. Tous ces personnages légendaires croiseront la route de nos deux héros durant leurs aventures.


Sous ses airs tout doux, le Chant de la Mer évoque cependant des thèmes durs, avec tendresse et simplicité. Le deuil et le manque notamment. En effet, le jeune Ben perd sa maman dès la naissance de sa petite soeur Maïna, qui part rejoindre les flots de l'océan déchaîné. Leur père a beaucoup de mal à s'en remettre et perd pratiquement goût à la vie, au point de laisser partir ses enfants vivre à la ville avec leur grand-mère. La relation entre Ben et Maïna évolue également tout au long du film, elle passe d'une grande rivalité (de la part de Ben en particulier) au début, à un grand amour fraternel en fin de film. Plus haut j'évoque le fait que la petite Maïna reste muette la plupart du temps. En visionnant le film, j'en ai déduit que c'est grâce à l'amour fraternel qu'elle retrouve sa voix et peut chanter sa chanson pour sauver le Petit Peuple. Mais chacun peut l'interpréter à sa façon.


- Niveau animation, autant vous dire que je suis complètement sous le charme. C'est si bon de renouer avec l'animation 2D. L'identité visuelle de Tomm Moore se remarque tout de suite, on en prend plein les yeux que ce soit dans le graphisme ou dans les couleurs tantôt flamboyantes, tantôt éteintes selon les situations. Le bleu étant la couleur maîtresse, on passe par toutes ses nuances, de l'outre-mer au turquoise presque vert véronèse par moment. Le film est tout en rondeur, on a presque envie de le prendre dans nos bras pour lui faire un câlin. On se sent bien, on a pas envie de que ça finisse. Beaucoup de petits détails dissimulés ça et là participent à l'onirisme parfois "Miyazakien" de ce dessin animé. Les personnages légendaires sont attachants et amusants, il n'y a pas de bon gros méchant comme dans un classique Disney. Même Macha, si terrible à sa rencontre devient finalement une grand-mère aux hiboux qui se sentait seule et malheureuse. Quand je dis qu'elle rappelle Yubaba dans "Le Voyage de Chihiro", ce n'est pas pour rien, elle évolue d'une façon différente, mais l'idée reste la même. Le boulot effectué sur les décors et sur le traitement des couleurs est époustouflant, les fonds marins sont d'une grande beauté et nous laissent rêveur. On est happé dans un flot d'images plus belles les unes que les autres. L'harmonie se fait visuellement, ainsi que musicalement. La bande son est tout aussi belle que le reste, le tout bercé par la voix mélodieuse de Nolwenn Leroy (originaire de Bretagne) qui double Bruna, la maman de Ben et Maïna.


Pour résumer, Le Chant de la Mer est une petite merveille pour petits et grands, à savourer sans modération, renouant avec la beauté de l'animation 2D . Le tout caressé par les doux embruns marins, une jolie poésie celtique et de belles couleurs chatoyantes. 

Je vous laisse avec la bande son du film, la Chanson de la Selkie.
Passez une belle journée les amis ♫